mardi, avril 19, 2011

Prix pour la musique à Montbéliard

                          L'affiche de Eve de Dimitri Frank. 

EVE, le film de science-fiction réalisé par le jeune réalisateur Dimitri Frank, s'est vu remettre récemment le prix de la meilleure musique originale au Festival Inter-régional de Cinéma et Vidéo 2011 qui a eu lieu à Montbéliard. Ce prix récompense le travail de deux compositeurs  Mathieu Lozinguez et Bernard Reeb.  Mathieu Lozinguez  note le dossier de presse est guitariste du groupe de rock instrumental Melatonine, et auteur du projet électronique King Kong Was A Cat  et également compositeur pour l’image. Depuis 2003, il a produit des musiques pour de nombreux courts métrages, films événementiels ou documentaires. Il a notamment composé à plusieurs reprises des musiques pour le Futuroscope de Poitiers ou pour France 3. Quant à Bernard Reeb, compositeur bien connu, notamment pour ses albums Ambient, j'avais consacré un sujet sur une de ses créations Lumina Magica que j'avais particulièrement apprécié. D'ailleurs, dois-je le souligner, nous partageons, même si nous ne faisons pas forcément le même style de musique, bon nombre d'interrogations sur la musique passée et actuelle. Et puis, cet esthète qui préfère le son d'un orchestre dans une salle aux banques d'orchestres VST - ce qui ne l'empêche pas, toutefois d'apprécier la banque Ircam Solo Instruments - est aussi un esprit curieux et inventif. Il faut l'être pour présenter avec l'Orchestre Philharmonique de Nice à l'Opéra de Nice le Poème symphonique pour 100 métronomes de György Ligeti. Donc satisfaction de voir que son travail a été récompensé. 
Les Chroniques de la Mao n'ont pas vocation à faire de la critique cinématographique. En revanche, quant une musique de film est crée avec la lutherie virtuelle, il est évident que cela devient intéressant. Je passerai donc rapidement sur le court métrage Eve qui s'inscrit dans une esthétique de science fiction. Et où on peut retrouver, à mon sens, des éléments de décors réels et virtuels en 3 D qui ne sont pas sans évoquer les univers de Moebius ou de Druillet. On ne s'en plaindra pas.


    Dimitri Frank et ses deux acteurs, Claire Hinder et Patrice Windholtz.


 Et le jeune réalisateur Dimitri Frank a su s'entourer d'une équipe qui porte haut les couleurs du film. C'est le cas de l'actrice, Claire Hinder, mais aussi des acteurs Patrice Windholtz et Wilfried Lang. J'ajouterai de même, le travail de Jean-François Liesenborghs pour les effets visuels en 3D, ses mondes imaginaires s'intègrent parfaitement aux scènes tournées durant trois nuits dans une usine désaffectée du Parc de Wesserling (et une autre dans la piscine de Thann en Alsace). D'ailleurs, Jean-François Liesenborghs a reçu depuis 2003 plusieurs prix pour ses travaux en 3D. Et si le Festival de Musique Electronique, Vidéo et Computer Art qui se déroulait au Plan K de Bruxelles, il n'aurait pas démérité. C'est le genre de créateur avec lequel on a envie de travailler. 


    Bernard Reeb avec le réalisateur Dimitri Frank lors d'un mixage dans le studio du compositeur.


Mais revenons à la musique. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est que les parties musicales réalisées par Bernard Reeb ont été faites avec des synthés virtuels. Initialement, Mathieu Lozinguez avait composé pour le film, en amont, des thèmes avec nappes de synthétiseurs, des samples d'orchestre, l'enregistrement de la chorale avec en final la voix d'une soliste :
Ce sont essentiellement des nappes pour créer une ambiance, ce sont des sons synthétiques auxquels on a parfois rajouté le Choeur des Rives de la Thur et cela crée une ambiance, une dimension supérieure aux sons synthétiques, précise le compositeur dans le Making-Off du DVD. Un travail, disons classique. Bien dans l'esprit des compositeurs de films pour qui le synthétique (dans le sens synthèse, entendons-nous bien) est moins noble que l'orchestre réel. Il suffit de consulter le forum compositeurs.org pour se rendre compte que les vst utilisés sont principalement des banques de samples d'orchestre et utilisés, surtout, en tant que substitut à une véritable formation instrumentale. Les créateurs de musique de films sont assez peu nombreux à utiliser les outils de synthèse, qu'ils soient virtuels ou hardware. Dans le même temps, le réalisateur souhaitait aussi une évolution de l'artificiel vers l'humain, avec le final 100% synthétique au départ et qui progressivement avec la chorale,  puis la voix soliste qui prend le dessus sur tout le côté synthétique. 
Et cela nous ramène à Bernard Reeb. Comme ce dernier me l'a indiqué, Dimitri Frank a cherché  aussi une musique plus spaceplus ambiance, et il est tombé notamment sur Lumina Magica, évoqué plus haut. Dimitri Frank  m'a décrit son projet comme de la pure science-fiction.  Son histoire lui a été inspirée par la musique de « Songs of a distant earth » que je considère moi-même comme l’un des meilleurs disques de Mike Oldfield, et en sus comme l’un des meilleurs livres de Arthur C. Clarke, confie Bernard Reeb. 
Ce dernier a travaillé sur deux niveaux. L'un étant plus axé sur le Sound Design, sur la synchro sur l’image et surtout un gros travail syllabe par syllabe pour rendre le texte intelligible au mieux : niveaux et égalisation : vrai travail de chirurgien !, précise-t-il. De même, confie-t-il : J’ai entièrement créé tous les bruitages en virtuel. Originalité, vu le côté SF
et étrange : uniquement de la synthèse, avec Absynth et Zebra. Exemple : la pomme qui tombe ne fait pas « boum » mais « bzouining ».  De même, l
es bruits de tuyauteries du vaisseau, les hologrammes (oui, car personne n'ignore que les hologrammes sont bruyants) les étoiles qui chantent, etc… le tout sur Absynth et Zebra, aucun sample. Pour cette composition, il y a des moments que Bernard qualifie de  "magique". 
 A un moment (la scène « romantique ») je mets ma musique, des nappes et des cordes.  Et j’ajoute,  juste pour voir, une partie de piano qu’avait préparé l’autre compositeur Mathieu Lozinguez : miracle, ça colle à 100%, harmonies, ambiances… comme si une seule main avait écrit ce passage.
Précision, l'ensemble a été réalisé sur Reaper (donc avec une piste vidéo), des pistes MIDI pour Absynth et Zebra et des pistes audio pour les voix et les musiques de Mathieu. La sculpture sonore, l'égalisation notamment des fichiers audio a été faite avec les outils intégrés de Reaper. Et Uhbik de U-he pour la réverbération.
J'ajoute que le Making-Off du film est très bien fait. Chacun des membres de l'équipe explique dans des interviews son travail, avec des plans de Eve pour soutenir les explications. C'est une occasion de découvrir l'antre de Bernard Reeb. 

- Eve de Dimitri Frank. 

jeudi, avril 07, 2011

Phosphor en ligne directe sur l'Alpha Syntauri

Un nouveau synthé virtuel vient d'intégrer ma panoplie d'outils Vst : Phosphor d'Audio Damage. Comme s'est écrit dans le forum de samplestation, c'est une recréation de l'Alpha Synthauri bien connu par ceux qui utilisaient comme moi dans le début des années 1980 l'Apple IIe et renforcé par deux cartes de la Mountain Hardware qui transformaient l'Apple IIe en synthétiseur numérique 16 voix. J'ai failli passer à coté, de rater ce synthé virtuel qui travaille en synthèse additive avec deux oscillateurs. Et j'en aurais été fort marrie. Quand je travaillais avec l'Apple IIe, j'appréciais le logiciel Music System de la Mountain Hardware. Il y avait un sous-programme dénommé The Wavemaker qui permettait de dessiner la forme d'onde avec les 24 harmoniques et leur amplitude respective.











Ci-dessus, les illustrations du manuel de Music System. A noter qu'outre les deux cartes de la Mountain Hardware, le pack comprenait aussi un light pen qui permettait d'ajuster les amplitudes des harmoniques. 
J'aimais bien ce programme wavemaker qui me permettait de faire tourner en boucle un petit fichier et de traiter quasiment en temps réel le son qui sortait de l'Apple et que je ré-injectais dans l'Ems Synthi Aks.




Phosphor reprend le même principe qui était aussi celui de l'Alpha Synthauri mais avec des apports d'aujourd'hui dont deux LFO, deux Delay qui peuvent être synchronisés, du feedback, des possibilités avec les LFO de plusieurs modulations. C'est un bel outil et qui permet, surtout, de travailler en synthèse additive.

vendredi, juillet 23, 2010

Des nouveautés annoncées aux ateliers IRCAM en novembre




L'IRCAM annonce que lors des ateliers qui se dérouleront du 24 au 26 novembre 2010, le point sera fait sur les nouveautés dans le domaine de l'analyse et de la synthèse sonore parmi lesquelles : l'outil d'aide à l'orchestration Orchidé, la version 3.0 d'AudioSculpt, OMChroma, la synthèse granulaire avec Mubu...
Ce sera l'occasion également de découvrir les derniers développements concernant Antescofo , Gesture Follower, OpenMusic (avec une documentation plus complète), OMax, Modalys, SuperVP, CataRT ...
La société Flux - nouveau partenaire de l'Ircam - présentera une série de plugins issus de nos technologies - les Ircam Tools (Spat, Verb et Trax) – et un aperçu de leurs propres produits (équaliseurs, compresseurs …).
Nos partenaires Ableton (Live, Max for Live, IRCAMAX) et Cycling'74 (Max/MSP) exposeront les derniers développements, en particulier Live 9 et la première collection des IRCAMAX.
Un ensemble de séances de travaux pratiques sera organisé en complément des conférences.
, souligne l'institut.
En regard de cette annonce, il y a pour le moins des nouveautés qui semblent bien alléchantes comme la version 3.0 d'AudioSculpt, les Ircam Tools, Open Music avec une documentation plus conséquente, Ableton Live 9 et l'arrivée de Bundles IRCAMax.
Pour ces derniers, il a paru logique à l'Ircam de développer une collection de patches pour Max for Live. Cette IRCAMax Collection qui sera régulière, au prix de 99 euros, fournira entre 12 et 15 patches dont la plupart seront développés avec les technologies de l'Ircam et d'autres réalisés avec Max for Live.
Dans le premier bundle, 5 technologies de l'Institut seront présentées dont Modalys en modulation physique, Super VP en tant que vocodeur de phase, Sogs, qui sont Max Msp Externals. Chaque Bundle proposera des instruments de musique, de traitements audio, de traitements midi,
Le premier Bundle intègrera un Pitch Tracker, un midi bus pour récupérer le flux midi, un multi FX, un FX sequencer qui est un séquncer d'effets spéciaux de 32 pas, Un Geiss Envelopper dont l'oscillateur a été designé par Michel Geiss, un outil original qui n'existe pas actuellement dans le commerce ni dans le virtuel et ni dans le hardware. A cela s'ajoute un Granular Synth original, des Modalys filtres dans le cadre de la modélisation physique, dont un Modalys Bells qui proposera une forme 3D avec une cloche et dont les paramètres pourront être changés. Intégration aussi d'un Moog Filter avec deux paramètres supplémentaires par rapport à ceux que nous connaissons, la gestion du filtre et des transitoires,
Deux patches réalisés avec Super VP, c'est à dire avec le moteur d'AudioSculpt. Le premier sera Trans, qui comme son nom le suggère est basé sur la transposition et le traitement de l'enveloppe spectrale. On pourra l'adapter au niveau des divisions du temps à sa main. Un mode chromatique avec random est aussi intégré.
Le deuxième sequenceur est basé sur l'enveloppe spectrale, permet de transformer une voix d'homme en voix de femme. D'autres manipulations en temps réel seront possible dont du Morphing.
Ces informations sont extraites de la vidéo réalisée à l'Ircam lors de la présentation par Frederick Rousseau, Jean Lochard et Cyrille Brissot lors des derniers Ateliers du Forum de18-20 novembre 2009.

jeudi, juillet 22, 2010

Les débuts de Max



A l'heure où Max Msp connaît une intégration dans Ableton Live avec Max for Live, il paraît intéressant de se plonger dans la petite histoire avec ce manuel d'utilisation interne de cet environnement de programmation graphique de musique informatique comme le définissait en 1988 Miller Puckette, son développeur à l'Ircam. A l'époque, Max était en cours d'élaboration et destiné principalement aux compositeurs de l'Institut ou invités et n'avait pas été encore développé par Opcode System en 1990 avant d'être repris par Cycling'74 en 1999.
Petite histoire donc avec les prémisses de Max qui était conçu pour répondre au besoin général d'un contrôle raffiné des synthétiseurs pour l'exécution live. Conjointement, alors que Miller Puckette commençait ses premières expériences avec un système de boîtes et de lignes qui est devenu Max, Philippe Manoury posait les bases d'une pièce pour piano et synthétiseur. Le synthétiseur étant la fameuse station musicale de l'Ircam, la 4X. Le programme était embryonnaire mais Philippe Manoury commençait à l'utiliser pour sa pièce. Et du coup, comme le souligne dans sa préface Miller Puckette, c'est ainsi que le développement de Max, suivait en grande partie les besoins de qui est maintenant appelé Pluton pour piano et 4X. Et après avoir fini la pièce, Philippe Manoury a suggéré d'écrire un manuel pour Max. C'est donc un clin d'oeil à l'heure de Max 5 et auquel s'est ajouté/associé MSP et Jitter. Dans ce PDF, on retrouve la préface de Miller Puckette, l'introduction et l'avertissement de Philippe Manoury ainsi que le 2e chapitre Pour Débuter en Max sans Synthétiseur.

mardi, septembre 22, 2009

Calculer et explorer la microtonalité



Un post pour redonner vie à ces Chroniques de la Mao quelques peu délaissées ces derniers mois en raison d’un emploi du temps plutôt chargé ces derniers temps.
Pour redémarrer les chroniques, je souhaitais aborder les calculs liés aux fréquences microtonales. Comment calculer avec une calculatrice un quart de ton, un huitième de ton, un tiers de ton, un cinquième de ton voire un seizième ou trente troisième de ton ?
Pour les quarts et huitièmes de tons, le tableau réalisé par Marc Battier de l'Observatoire Musical de France, un membre actif aussi de l'équipe pédagogique de l'Ircam, donne une conversion des fréquences tempérées d’un 1/4 et d’un 1/8e de ton, avec une colonne avec les fréquences exprimées en hertz, à partir de la note exprimée en 1/2 tons, d’un 1/8e de ton (ce qui est logique), du 1/4 de ton mais aussi de la valeur de la notation midi.

Mais pour les autres ajustements ? Il y a, justement, les planches (A, B, C) proposées par Jean-Etienne Marie dans son ouvrage très documenté L'Homme Musical paru chez Arthaud. Pour les utiliser, il suffit seulement de multiplier l'indice de progression par la fréquence de base que l'on souhaite. Ces ajustements peuvent se révéler très utiles à partir d'un logiciel comme Absynth de Native Instruments. Même chose avec l'émulation de l'Ems Synthi Aks, l'Ems Avs ou comme le KX-Synth-X16 (émulation avancée, gratuite, plus qu'excellente, pour PC de l'EMS VCS3), qui permettent d'afficher les fréquences en hertz de façon très précises et sur ses trois oscillateurs. A noter que le KX-Synth-X16 offre la possibilité d'accorder séparément chacun des trois oscillateurs avec des tempéraments différents.
Ainsi, Jean-Etienne Marie évoque les travaux de Julian Carillo et présente les progressions propres à chaque tempérament, les diverses échelles tempérées établies par l'élève de Carillo, Novaro. Elles vont du 2e aux 53e d'octave. On peut, par exemple, obtenir les 17/31 d'octave. Mais aussi, Jean-Etienne Marie donne les clés pour faire soi-même les calculs.

Avec un tableur comme Excel, c’est relativement simple. Dans le cadre du système tempéré de demi tons, sur la base du La 440 Hz, pour obtenir la fréquence du Ré, cette formule =EXP(LN(2)/12)^5*440, soit le résultat de la racine douzième de 2 élevé à la puissance 5 et multiplié par 44O. Ce qui donne l'indice de progression de 1,059463, élevé à la puissance 5 on obtient 1,3348398 et qu'on peut arrondir à 1,33484 et qu'on va multiplier par 440 ce qui va donner 587,3296 Hz. Ce qui correspond bien au Ré 4 (587,33 Hz).
Voyons maintenant les 1/8e de ton ce qui va correspondre à 48 hauteurs par octave (demi ton = 12, quart de ton = 24, huitième de ton = 48, seizième de ton = 96, etc).
La formule pour calculer le 5/8e de ton sera =EXP(LN(2)/48)^5*440
d'où un résultat de 1,011454533 qui élevé à la puissance 5 donne 1,07487334 qui multiplié par le La 440 affiche 472,94427 Hz. En regardant le tableau créé par Marc Battier, on voit que la fréquence de 472,94 correspond bien à la cinquième hauteur (ou à la cinquième touche d'un clavier) après le 440 Hz et se traduit bien comme étant un huitième de ton (la#h3).
Bien entendu, on peut approfondir ces calculs, et découvrir d'autres échelles pour explorer les espaces de la microtonalité. On pourra ainsi calculer la gamme par ton chère à Debussy, travailler sur des 1/3 de ton, 1/7 de ton, etc. A ce stade, il ne sera pas inutile de se plonger dans la lecture de la page découvertes d'échelles inouïes proposé par le site CentreBombe.org. En revanche, je ne partage pas vraiment pas du tout la page consacrée à Pierre Boulez où j'ai rarement lu une telle haine concentrée tant sur le créateur de l'Ircam que sur l'institut. Estimer que Répons est une oeuvre ratée me laisse sans voix. Mais passons et restons sur cette page qui donne des clés aussi pour les calculs de tempéraments inhabituels.

Mais justement, on ne dispose pas forcément d'un ordinateur sous la main pour calculer une fréquence donnée. Avec les nouveaux outils comme l'Iphone, on a à disposition la calculatrice qui, mise en position horizontale, devient scientifique. Certes.
Mais comment réalise-t-on les opérations citées plus haut ? Comment extrait-on une racine 12e de 2 ou un tempérament bien plus complexe ? Pour ceux qui auraient oublié, un petit rappel :

Avec la calculatrice de l'Iphone pour calculer en 5/8 de ton, il faut inscrire 2 puis sélectionner la touche
et ajouter 48.
On obtient le résultat 1,014545, on sélectionne la touche pour élever à la puissance 5 et dont le résultat donne 1,074487 qui, multiplié par 440 donnera la fréquence 472,944 Hz. Simple, non ?

Il y a aussi une autre méthode de calcul que celle de la racine 12 de 2 pour le système tempéré. On peut utiliser celle des cents qui correspond à découper logarithmiquement en 100 parties chacun des 12 demi-tons. La racine 1200e de 2 équivaut à 1,00057778950655. Si on souhaite réaliser un ajustement microtonal de +50 centièmes de demi-tons (1/4 de ton), il faut multiplier la fréquence de cette note (440 Hz) par la puissance cinquante du multiplicateur correspondant à un centième de demi-tons, en utilisant le symbole ^ ou comme symbole de puissance ce qui donne 440 x 1,00057778950655 ^ 50 = 452,89 Hz. La même opération mais avec la puissance ^ 25 donne la valeur du LA augmenté d'1/8e de ton soit 446,3999 Hz.

A noter qu'on trouve en application pour l'Iphone deux calculatrices intéressantes. La première, la Calc Zero, de Uplake Media LLC qui vaut 3,99 euros, a l'avantage d'afficher l'ensemble du calcul :



















Tandis que la SC-323PU de Thomas Öllinger, au prix de 2,39 euros, propose une documentation conséquente pour sa programation :

Des outils qui pourront être utiles pour calculer les principaux systèmes microtempérés: qui ont été recensés par Franck Jedrzejewski dans son dictionnaire des musiques microtonales :

Système pantaphonique (n = 5)
5 degrés par octave, environ 240 cents
Slendro javanais.

Système heptaphonique (n = 7)
7 degrés par octave, environ 117 cents
‘Are ‘Are de Mélanésie, Thaïlande aussi.

Système décimal (n= 10)
Intervalle de base 120 cents.

Système tempéré (n = 12)
Intervalle de base = 100.

Système en 15e d’octave (n=15)
Utilisé par les compositeurs américains de l’Intonation Juste.

Système en 17e d’octave (n=17)
Environ 71 cents
Utilisé par des compositeurs contemporains.

Système en tiers de ton (n=18)
Imaginé pat Ferrucio Busoni dès 1906
Nombreux compositeurs utilisent ce système mais mélangés à d’autres micro-intervalles
Maurice Ohana utilise ce système.

Système en 19e d’octave (n=19)
Utilisé par les compositeurs américains dont John Catler
Meilleure approximation du système mésotonique au tiers de comma de Francisco Salina.
Intervalle de base vaut environ 63 cents.

Système en quarts de ton (n=24)
Intervalle = 50 cents.

Système en 26e d’octave (n=26.

Système en cinquièmes de ton (n=30)
Etudié et utilisé par Jean-Etienne Marie et Aloïs Haba.

Système tricesimoprimal (n=31)
Intervalle de base vaut environ 39 cents.

Système des sixièmes de ton (n=32)
Intervalle de base vaut environ 33 cents.

Système en 41e de ton (n=41)
Paul Von Janko le considérait comme étant le meilleur système entre 12 et 53 sons par octave.

Système en septièmes de ton ou 42e d’octave (n=42)
Etudié et utilisé par Jean-Etienne Marie et Pierre Bartholomée
Intervalle de base vaut environ 29 cents.

Système en huitièmes de ton (n=48)
Utilisé par des compositeurs comme J.E. Marie, P. Dusapin
Intervalle de 25 cents.

Système en 53e d’octaves (n=53)
Ou système de Holder, système très ancien.
Correspond à la division du ton en 9 commas
Soit 5 commas pour un demi-ton chromatique et 4 commas pour un demi-ton diatonique.
Le gamme chromatique constituée de cinq tons et de deux demi-tons diatonique possède 53 commas, 5*9+2*4=53 commas
Le comma de Holder vaut environ 23 cents, ce système est une bonne approximation du système pythagoricien.

Système en douzièmes de ton (n=72)
Utilisé par quelques compositeurs du 20e siècle.
L’intervalle de base vaut environ 17 cents.

Système en seizièmes de ton (n=96)
Utilisé entre autres par Luigi Nono et compositeurs contemporains
Intervalle de base vaut environ 12,5 cents.

Système en 24e de ton (n=144).

Petite remarque :
Le compositeur américain Brian McLaren a classé en trois catégories les systèmes microtempérés. En premier ceux qui se rapprochent de la quinte naturelle, de rapport 3/2. Ce sont les systèmes à 12, 19, 22, 24, 27, 29, 31, 34, 36, 38, 39, 41, 43, 45, 46 et 48 degrés par octave. Dans ces systèmes, note-t-il, les triades consonantes sont nombreuses et facilitent l'harmonie traditionnelle. En second, il y a les systèmes qui n'ont pas de quintes reconnaissables et comprennent les systèmes à 6, 8, 9, 11, 13, 16, 18 et 23 degrés par octave. Ces derniers ont comme caractéristiques d'être fort dissonnants et qui appellent une harmonie atonale. Enfin, il y a les systèmes intermédiaires, différents des deux catégories précédentes.



A suivre dans le prochain post avec quelques outils logiciels comme les synthés virtuels l'Ems Avs, le KX-Synth-X16 monophonique et sa V2 polyphonique pour PC, et le XILS3 pour PC et Mac qui permettent d'explorer les espaces fréquentiels de la microtonalité. On peut aussi ajouter Absynth qui permet sur chaque note d'effectuer un accordage différent.

lundi, janvier 26, 2009

Lumina Magica de Bernard Reeb


Une des caractéristiques que j’apprécie dans Lumina Magica, c’est le ressac du début du premier thème, Sensation of Breath, avec ce flux et reflux quasi récurrent. J’allais dire perpétuel, mais bon, on ne va quand même pas introduire dès le début de l’écoute une telle notion. Alors, découverte, d’espaces intersidéraux, découverte d’autres galaxies ? Non pas. Invitation aux voyages intérieurs, oui, vraisemblablement. Dans le noir, on perçoit toute cette finesse des grains sonores, un peu comme justement comme quand le ressac s’étire, laissant sur la face noire de la roche, des myriades de filets blancs, qui s’estompent. Ici, on est dans le domaine du liquide avec ces sons qui filent à l’inverse abyssale, de l’extrême grave au registre de chœurs, un peu à l’instar d’un Alfred Manessier avec son vitrail fétiche, la Grande Bleue qu’il avait lui-même baptisé, avec cette descente du haut en bas, de l’abysse à la surface, à l’air libre. Pour respirer. Et puis, ces rythmes qui ponctuent, sorte de gazouillis de cétacés amoureux ou de mouvements périodiques des machines du capitaine Nemo, cette vaste symphonie aquatique, n’est-ce pas l’appel de découvertes encore possible sur notre bonne vieille planète terre. Justement, Searching for Heaven, nous ramène dans des contrées plus classiques, on sent cette recherche des clés qui vont permettre l’accès à ce lieu mythique que nous recherchons tous. Les accords, tout en noblesse, nous y invite. Ils évoluent, sont quasiment laminés, apparaissent, disparaissent, sortes de chœurs grégoriens, avant cette onde qui introduit de profondes harmonies, d’accords qui pourraient prendre leur envol dans une cathédrale, et cette onde, aquatique, qui ponctue, évanescente, et qui rappelle au gardien des lieux qu’il n’est qu’un simple pêcheur.L’introduction d’Encounters est superbe. Où la synthèse rencontre le grand orgue, devient majestueuse, se décline en tirettes harmoniques, se dévoile selon leur rang respectif. Magique. C’est l’hommage de Robert Moog, via Bernard, à Olivier Messiaen. Mais aussi, à ce fabuleux organiste qui était Jean Guillou au grand orgue de Saint-Eustache à Paris. A dire vrai, cette pièce dépouillée, qui peut vivre par elle-même, est ma préférée car ce travail harmonique complété par un jeu sur les couleurs du timbre est en constante évolution. Bon, là Into the deep sky, c’est ce que je disais, c’est une descente aquatique, c’est Jules Verne, c’est vingt mille lieux sous les mers, c’est l’inverse abyssale d’Alfred Manessier. Tous ces sons en contrepoint du chœur sombre, ils sont évanescents, liquides… Il ne faut jamais se fier aux compositeurs, aux créateurs. Ils mettent sciemment des fausses pistes. Non, nous sommes bien dans le Nautilus, et on entend bien le rythme des machines, c’est léger, présent, aérien. Bah oui, car rien n’empêche le Nautilus de Bernard Reeb à quitter l’océan, à se laisser porter par le chœur qui se sent aspiré vers la surface, décolle pour la stratosphère porté par la puissance des oscillateurs. Le Nautilus rencontre le ciel. Magique, non ? Flux, reflux. Bright Flow, dont le chant majestueux se déploie, est strié par des stridences cuivrées , au timbre quelque peu sali, contraste avec la pureté des timbres entendus. Enfin, en note finale, le retour à l’évanescence.

PS :à bien y regarder, la pochette me confirme que l'ami Bernard Reeb s’est inspiré du ballet lumineux des créatures des profondeurs.
Plus sérieusement, les timbres pour Enconters, sans rentrer dans les secrets de fabrication, ont été faits totalement avec le Moog Modular V2 d'Arturia. Ce Moog Modular, avec un patch tout simple comme base de départ, il le modifie légèrement et il le fait sonner comme jamais. Sinon, pour ceux qui connaissent les albums de Bernard Reeb, il y a, bien entendu, des timbres réalisés avec Absynth de Native Instruments. C'est normal, d'ailleurs car Bernard est un sorcier sur cet instrument.

samedi, octobre 11, 2008

Une petite démo sonore avec Omnisphere



Après cette première démo qui utilisait la voix du poète Claude Beausoleil avec lequel je travaille, Omnisphere et Ircam Solo Instruments, voici, une seconde, cinéma, qui reprend très partiellement la première démo mais avec plus de timbres d'Omnisphere.
Le problème d'Omnisphere, c'est qu'il y a 40 Go de samples et de patchs, dont ceux d'Atmosphere - avec une qualité améliorée selon les utilisateurs - et que c'est long à découvrir. Et puis, effectivement, notamment comme quelqu'un comme moi qui n'a jamais travaillé avec ce type de matière sonore, que l'on peut réaliser soi-même (j'ai des effets de cordes vrillées avec le vibrato de ma Fender et obtenus avec le GT6 dont je ne suis pas peu fier) en mélangeant les softs, on se demande ce que l'on va faire avec.
D'évidence, c'est très orienté Sound Design ou musique de films. Honnêtement, ce n'est quand même pas la révolution annoncée à grand renfort de marketing. Il fallait s'en douter. Il y a toujours un décalage entre la réalité et les annonces commerciales.
Ceci étant, le son est superbe, peut-être trop d'ailleurs. Mais il est évident qu'il y a des tas de possibilités et que l'on peut réaliser d'étonnants alliages sonores. Pour ma part, ce qui m'intéresse, dans la mesure où je découvre la musiques de films pour une amie cinéaste professionnelle, Patricia Bardon, ce type d'outil me manquait, j'ai ainsi une grosse banque de samples à disposition dans laquelle je vais piocher et que je vais m'empresser de découper, de tronçonner.
Côté synthèse, c'est encore moins la révolution, je préfère les synthés virtuels. Par contre, cela peut servir d'appoint et puis il y a deux ou trois choses sympas. Mais je n'irais pas perdre du temps à faire du son avec. Et je l'ai déjà dit, créativement et intellectuellement parlant je me sens beaucoup plus d'affinités avec la banque Ircam Solo Instruments que je commence à maîtriser. Ceci étant, pour revenir à la démo, j'ai repris une partie de ce que j'avais fait mais je l'ai bien remanié. J'ai fait ça dans l'esprit d'une musique de film, avec des atmosphères, des ruptures. Dans la première partie, il y a un ajout de la voix de Claude Beausoleil traitée dans l'Ems Avs, et des cordes de l'Ircam Solo Instruments. Et à partir de 6'51 c'est totalement de l'Omnisphere. Avec une série de samples que j'ai découpé et inséré de façon que cela soit relativement fluide et cohérent.

lundi, septembre 22, 2008

Premières impressions sur Omnisphère

Une banque de choeurs :


Omnisphère est arrivé et pour le moins le nouveau soft de Spectrasonics fait parler de lui sur les forums. D'où pour les Chroniques de la Mao, une évidence, il faut tester la bête. D'où ici un petit test mélangeant Omnisphère et la bank Ircam Solo Instruments. Cette dernière étant aisément reconnaissable puisque ce sont des timbres de cordes, de harpe et un peu de trombone. Le reste étant Omnisphere avec notamment au début un court extrait de choeur en huitième de ton.
Déjà, première impression, il faut pour utiliser Omnisphère confortablement une machine puissante et avec de la mémoire et de la place sur le disque dur car il pèse pas moins de 40 Gigas. Chez moi, je l'ai installé sur un Quad 6600 avec 2 Go de Ram et tournant sur Vista ainsi que sur un Quad 9300 avec 4 Go de ram et tournant sur windows Vista 64 bits. Bien évidemment, c'est sur cette dernière machine qu'il est le plus véloce. Ainsi, le plus lourd preset, avec de multiples samples ne dépasse pas 23% de la CPU du séquenceur et tourne aux alentours de 12 à 13% en CPU pour l'ordinateur. Les presets simples ne dépassent pas 2 à 3%. Et c'est très rapide en chargement, c'est quasi instantané.Ce ce qui est plus long, ce sont les presets avec de multiples samples, pour moi, dans ce cas, c'est deux secondes voire trois secondes mais pas plus.
Sinon, je suis vraiment satisfait. Au début, j'ai été un peu inquiet, car il y a des sons qui sont très tape à l'oeil et qui seront quasiment inutilisables, quoique, découpés, pourquoi pas ? Ceci étant, comme le faisait remarquer un des membres du forum d'Audio Fanzine, Garella, il y a des multi qui sont sont surprenants mais tres novateurs quelque part, provocateurs d'idées nouvelles, de compos...
Mais il y a aussi des choses superbes. Chaque jour, je découvre des possibilités nouvelles.

Je vais oser une définition strictement personnelle, car utiliser ce type de soft comme Omnisphère est une première pour moi. Je travaille essentiellement avec des synthés virtuels ou des outils comme Max Msp, Csound et autres Open Music, mais jamais jusqu'alors avec samples. J'ai franchi le pas tout récemment avec la banque Ircam Solo Instruments et ça m'a donné envie de poursuivre un peu plus loin cette expérience sans aller à prendre une méga bank, qui de toute façon ne me correspondra pas.

Donc, Omnisphère va tout à fait dans le sens de ce que je souhaitais, et pour moi, c'est une sorte de couteau suisse, avec un système hybride samples et synthèses. La synthèse étant quand même le parent pauvre du soft. J'ai même l'impression d'avoir quelques soucis avec. J'ai eu deux trois montées délirantes de CPU et je me demande si ça ne vient pas de là. Mais bon, ce n'est pas cet aspect là qui m'intéresse. C'est plutôt le côté samples. Bon, il y en a qui ne m'intéresse pas du tout, et dont je me demande même ce qu'on peut en faire. On a un peu l'impression que Spectrasonics a fait des samples pour des raisons de marketing. Ceci étant, il y a de très belles choses exploitables, avec une qualité sonore indéniable.
Mais pour moi, si je devais retenir une des banques, c'est sans conteste celle des choeurs. Argghh, je peux faire des effets de choeurs contemporains en huitième de ton... Et même chose pour les cordes, d'où la possibilité de faire des masses sonores qui évoluent imperceptiblement.
Bref, je ne regrette pas cet investissement qui complète bien la banque Icarm Solo Instruments.

Je mets quelques copies d'écrans du soft. D'autre part, petite précision, Omnisphère ne s'utilise pas en standalone, il doit être inséré dans un séquenceur.


Le moteur :


















La fenêtre des effets :

















Le mixer :

















Le mode stack :

lundi, novembre 26, 2007

Phasm, un vst craquant



Un exemple réalisé avec un extrait d'un fichier midi de Tangerine Dream et avec le tout nouveau VST gratuit, "PHASM", développé par Novaflash, un concepteur, webdesigner, infographiste, etc, qui mérite que l'on s'attarde sur ce qu'il réalise où peut réaliser. Phasm est riche en possibilités sonores et sa petite surface de contrôle virtuelle est superbe et totalement craquante. A découvrir et télécharger sur son site :
http://www.numerisson.com/novaflash/
Ici : la vidéo en meilleure qualité :
http://www.d758076.eu/videos/Phasm.wmv

mercredi, juillet 04, 2007

Des patchs pour comprendre l'Ems Avs



Une courte vidéo sur la sortie des deux premiers oscillateurs de l’Ems Avs. Le patch est d’une simplicité basique, juste les sorties avec la sinusoïdale et de la dent de scie (sawtooth) en A3 et C3 de l’oscillateur 1, de la forme d’onde rectangulaire (square) et de la triangle de l’oscillateur 2 en A4 et C4. Notez que c’est le bouton Shape qui contrôle le niveau des harmoniques ajoutées.

vendredi, février 09, 2007

Le Synthé V4 pour Windows de Pierre Courprie est disponible


L'émulation virtuelle de l'EMS Synthi Aks, le Synthé V4, de Pierre Courprie qui ne tournait que sur Mac en version standalone est aujourd'hui disponible en plugin Vst pour Windows XP. Il faut juste disposer de Quicktime et du Runtime Pluggo de Cycling 74 pour qu'il puisse être inséré dans un séquenceur. Je précise qu'il est gratuit ce qui va très certainement ravir bon nombre de musiciens ou compositeurs en Mao et qui ne souhaite pas investir dans l'émulation réalisée par celle de Ludwig Rehberg.
Ce qui fait qu'aujourd'hui, avec celle de Pierre Courprie et celle de Zootook en ensemble Reaktor, le musicien dispose de trois versions de l'Ems Synthi Aks.
Le look de l'émulation réalisée par Pierre Courprie est Max Msp. J'essaierai d'effectuer un comparatif sonore entre les trois émulations, voire même avec le MegaMatrix de Starplug qui, à mon sens, se rapproche plus au niveau matricielle du Vostock. Mais il a aussi incontestablement un son, plus numérique, à l'instar aussi de l'émulation de Zootook.
Première prise en main :
J'ai comparé la couleur des oscillateurs, celle de L'Ems Avs me semble plus percutante, dans le bon sens. De même, au niveau de la sinusoïdale, celle proposée par Pierre Courprie semble moins pure que celle de l'Ems Avs. Mais bon, soyons clair, c'est du chipotage car le rendu du Synthé 4.1 est excellent. En revanche, mais ce n'est qu'une première prise en main, le son global me semble moins "agressif" que l'Ems Avs ou du MegaMatrix. En fait, on ressent bien le son "Max Msp" que je trouve assez aseptisé. Mais pour certains cela sera un avantage.
Les trois oscillateurs vont de 0 Htz à 20000 Htz alors que l'Avs ne va que de 0.935 à 10000 Htz pour les deux premiers et de 0.047 à 533.8 Htz. Amélioration par rapport au Synthi Aks et l'Avs, le Synthé V4 propose une modulation de fréquence sur ses trois oscillateurs. CEla peut se révéler pratique pour certaines modulations. Au niveau de la matrice, il y a des différences par rapport à la machine originale hardware et de l'Ems Avs. Chaque sortie des six formes d'ondes est proposée. Par contre, l'affichage en axes X et Y avec chiffres et lettres n'a pas été repris. C'est dommage car c'est pourtant bien pratique pour noter des pachts ou même plus simplement pour se repérer.
Le réglage des oscillateurs est très précis, à trois chiffres après la virgule. En utilisant le petit clavier midi intégré ou un clavier midi externe, chaque note affiche la fréquence de la note, son équivalent en chiffrage midi ainsi que le choix de l’octave. Cette précision est un véritable atout du V4 tout comme sa facilité de jouer les notes midi, voire même de faire tourner une séquence avec deux oscillos et de jouer dessus avec le 3e ? C’est vraiment très bien vu. Deux choix sont proposés, la fréquence exacte de la note midi ou la fréquence de la note midi plus une fréquence de base (valeur de départ) qui s’additionne. Le clavier midi peut aussi contrôler la fréquence du filtre. Autre petit détail très intéressant, le glissando qui permet de balayer en montée ou descente les fréquences.
En revanche, mais il y a peut-être une subtilité qui m'a échappé, la modulation d’un paramètre comme un oscillateur ou la fréquence de filtre par un autre oscillateur ne m’a pas convaincu. Déjà, il faut pour l’actionner effectuer une petite manipulation en cliquant sur le nom du paramètre que l’on souhaite contrôler, ce qui n’est pas très pratique, alors qu’avec l’Aks , le Vsc3 ou l’Avs il suffit de connecter l’oscillateur sur celui qui doit être contrôlé. De même, la tessiture des trois oscillateurs, allant de 0 à 20000 Hz, la finesse des montées ou descentes de fréquences semble de prime abord assez grossière. Le V4 propose du coup, même avec des faibles valeurs de fréquences de départ, des résultatantes dépassant 1000 hz, on oscille entre 1000 à 8000 voire 10000 hz, ce qui pas très intéressant à moins de vouloir travailler dans les infrasons. J'ose espérer qu'il y a la possibilité de réglages différents?
Pas de problème au niveau du filtre et de la ring modulation. Où ça se complique c’est avec l’enveloppe. Pas de problème pour jouer des notes midi, celles-ci sont bien affectées par les paramètres de l’enveloppe. Avec le stick, je n’ai pas eu de résultats probants. Contrairement à l’Avs ou du Synthi, le contrôle fonctionne pas de prime abord. Il doit y avoir une subtilité que je n’ai pas encore saisie.
Enfin, le fonctionnement normal de l’enveloppe, j’entends par là comme avec l’Ems Synthi Aks ou l’Ems Avs, en connectant un ou deux ou trois oscillateurs dans le module enveloppe et ses deux sorties correspondantes, j’ai immédiatement un résultat audio. Là, il ne se passe rien. Il faut manifestement activer le mode metro et jouer sur sa vitesse. Le glissando, là aussi permet de faire des montées et des descentes de fréquences.
Le tempo est contrôlé par trois paramètres, vitesse, table et aléatoire.
Si le tempo est sur la vitesse, les pulsations sont en millisecondes.
Le module de réverbération est assez moyen mais ce n’est vraiment pas un problème dans la mesure où l’on dispose avec les effets natifs ou les Vst d’outils de plus en performants.
Bon, je le répète, ce n'est qu'une première prise en main. Mais globalement je suis déçu. Je ne retrouve pas la puissance du son de l'Ems Avs, et surtout je le trouve beaucoup moins ergonomique. Enfin, même si le Vst est distribué gratuitement, je trouve qu'il manque de presets qui auraient pu être utiles pour le découvrir. Ce que propose, d'aileurs l'Ems Avs, l'émulation de Zootook pour Reaktor ou le MegaMatrix.



Toujours sur le site de Pierre Courprie vous pouvez télécharger son filtre 8 octave filter bank qui est excellent et qui reproduit le fameux Eight-Octave Filter Bank réalisé en 1971 par EMS.

Par ailleurs, j'ai trouvé sur le site de Pierre Courprie le lien de ce blog EMS SYNTHI qui comme son nom l'indique est dédié à l'Ems Synthi Aks et à l'Ems Avs avec des patchs ilustrés avec des exemples sonores. Un blog à suivre donc.

J'en profite, pour ma part, pour proposer cette courte vidéo, Ems Neu d'un patch réalisé avec l'Ems Avs, avec une sorte de rythme à la Neu.



J'évoquais récemment le MegaMatrix qui propose une autre solution matricielle, à la limite plus proche du Vostock.


Comme je savais que le développeur du MegaMatrix, Peter Dewald, avait travaillé sur l'Ems Avs, j'avais envoyé un mail à Kai Schliekelmann. Voici ce qu'il m'a répondu :
A few weeks ago you've asked about the development story of the EMS Synthie Avs and the Starplugs MegaMatriX. Here are some comments for you and the friends of your homepage:
Some years ago Peter Dewald, today’s Head of Creation at Starplugs asked Ludwig Reberg if he was interested in a Synth VST-plugin.
At last he said yes - but he only wanted an exact copy of the Synthie A and not a new development or new any features.
Doing things twice is not Peters favourite thing but being one of the long row of EMS developers was too tempting... he did it with some hidden specials :-) he couldn't do it without ...
By that time Peter worked together on some music projects with Kai Schliekelmann - and he did the beta testing for the AVS-plugin.
One year after the release of the EMS Synthie Avs we founded Starplugs. We wanted to do the kind of plugins OTHERS try to copy:-) We started with surround plugins that could not be found on the market - but we always saw us in the tradition of the old synthesizer companies - being creative, bringing things to the point, doing
modifications and "on demands". When developing plugins we are absolutely focussing on the sound and always try to make our plugins sound even better than the great original Synth legends standing in our studios.
The Starplugs MoonClass was the first polyphonic synthesizer we created. It has an amazing new filter programming (Quantum technology) and filter sound and a very cool cluster oscillator concept. We follow the tradition but always want to go a step further - without leaving our roots.
After releasing our vocoder which is often mentioned "the best sounding VST-Vocoder" Peter wanted to do a classic monophonic synthesizer - it should be a specialist in classic modulation sounds with a free routing concept, single modules with fat sound and pressure. Peter did not want to create a simple routing matrix like all the others, but a "mixing matrix" that gives you ALL possible points.
The concept looks very simple there but it took a lot of time to develop it....
There were some month with "every day a new idea and a new version" - testing with musicians and deleting...
When we saw the actual Matrix version for the first time we knew this is the concept we were searching for - a concept with no limits. That was a year after Peter decided to create a mono synthie. It took another half a year to create the MegaMatriX with all beta testing and doing the details with producers and musicians and we are still happy with it, producing music and find a new sound every time we play with. It's still our fun machine !!!

dimanche, janvier 14, 2007

Musique pour une exposition autour de Ben Barka




L'année 2007 commence bien pour moi. J'ai réalisé la musique (voir MP3 "Disparition Mehdi Ben Barka" proposés en liste dans la colonne de droite) pour une exposition consacrée à l'occasion du 41ème anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka EXPOSITION-MANIFESTE "Disparition (Ben Barka) 41 artistes.
Elle est organisée par L'Institut Mehdi Ben Barka-mémoire vivante, La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme, La Ligue Française des Droits de l'Homme, et Mémoire-Vérité-Justice sur les assassinats en France. Philippe Brizon, Président de L'ENTREPÔT et Solange Barberousse (conception et organisation) présentent ainsi : 40 tableaux, sculptures, photographies, 1 composition musicale.
Avec
Naranayam Akkitham, Antoine de Bary, Daphné Bitchatch,Kamal Boullata,
Delphine Bloc, Moustapha Boutadjine, Gil Browaëys, Gérard Cambon,
Abdellatif Derkaoui, Philippe Desloubières, Maria Desmée, Irène Dominguez, Catherine Fourniau, Gerard Fromanger, Marc Garanger, Michelle Goalard,
Jac Guerrier, Réjine Halimi, Tahar Jmyi, Ben-Ami Koller, Gisèle Lacroix,
Béatrice Laloë, Ananias Leki Dago, Michel Madore, Hassan Massoudy,
Olivier O. Olivier, Cécylia Olszewska, Gérard Paris-Clavel, Marc Perez, Julien Perrier, Michel Quarez, Anne-Marie Quemar, Bernard Rancillac,
Denis Rival,Anne de Seynes, Ilio Signor, Ian Sutherland, Pierre Yermia,
Ismail Yildirim, et Didier Debril, composition musicale: MBB 29.10.65.
L'exposition se déroulera du mercredi 7 Février au dimanche 4 Mars 2007, tous les jours sauf le Samedi.
Avec d'autres part, projections-débats du film de Serge Le Péron J'ai vu tuer Ben Barka, les 14, 16, 28 Février à 19h50.
Ainsi qu'une semaine du cinéma marocain du 12 au 18 Février.
(programme sur le site http://www.lentrepot.fr).
Pour ceux que ça intéresse, je mets en ligne Manifeste, l'introduction de cette musique dont la durée totale est 52 minutes.
Techniquement, elle a été réalisée à parir d'Ableton Live 6, le logiciel se prêtant bien à l'expérimentation, aux mélanges et traitements des différentes voix synthétiques, des mixages entres samples et synthétiseurs virtuels ou Hardware. Les voix ont été traitées, trafiquées au niveau de l'enveloppe, de passage dans la ring modulation, avec l'Ems Avs auquel s'ajoutent des effets natifs d'Ableton Live 6. L'Ems Avs est aussi utilisé dans des climats très calmes, très "Ambient Music", apaisé. Avec, toutefois un passage beaucoup plus rude, avec du Noise.
Avec cette exposition, je souhaitais utiliser principalement cette émulation de l'EMS Synthi Aks pour créer la musique. Et honnêtement, l'Avs se révèle comme étant un outil très créatif. Et à mille lieux des beeps de la machine originale. D'ailleurs, sur l'unique clin d'oeil que je me suis autorisé, j'ai essayé le Moog Modular, le MiniMonsta, mais ça n'allait pas. Seul l'Ems Avs m'a donné le son que je souhaitais. Toujours en virtuel, il y a des ensembles de Reaktor 5.
Mais saurez-vous reconnaître le clin d'oeil à l'écoute de l'introduction ?
Sinon, en Hardware, j'ai utilisé l'Evolver, avec Larsen que j'avais réalisé dans un esprit free. Cette improvisation s'est naturellement insérée dans la musique pour l'expo. Il y a aussi deux synthétiseurs Yamaha, un SY99 et un EX5R.
Toujours en virtuel, il y a des ensembles de Reaktor 5 dont un Rick Scott, le xi:S, Xenakis is my Soup. Mais en revanche, j'ai changé la nature des oscillateurs. L’original produit des timbres très typés trombones, chose que j’adore généralement, mais là je souhaitais quelque chose de plus grinçant, de plus énervant voire stressant.
Le problème avec ce type d’exposition « manifeste », où il y a une quarantaine d’artistes, c’est que les contraintes sont nombreuses. De plus, ce n’est pas un concert. Il faut que cela ne lasse pas, que cela soit écoutable par le plus grand nombre… Mais sans se renier.
En regard du sujet, la disparition d’un grand leader politique Marocain, avec enlèvement, la mort et la disparition totale du corps, il n’est pas question de se laisser aller. Avec les voix traitées avec l’Ems Avs, on peut très vite faire sourire. Dans le cadre de cette exposition cela serait inconvenant. Mais en même temps ces contraintes obligent à chercher des solutions, à fouiller au fond de soi-même, à être exigeant. En tout cas, ce fut pour le moins un travail passionnant et qui m’a permis de creuser un peu plus l’aspect du rendu des voix synthétiques. Et ça tombe bien, car je devrais enchaîner maintenant sur une création théâtrale où une partie des voix seront traitées par Mao…