dimanche, janvier 14, 2007

Musique pour une exposition autour de Ben Barka




L'année 2007 commence bien pour moi. J'ai réalisé la musique (voir MP3 "Disparition Mehdi Ben Barka" proposés en liste dans la colonne de droite) pour une exposition consacrée à l'occasion du 41ème anniversaire de l'enlèvement de Mehdi Ben Barka EXPOSITION-MANIFESTE "Disparition (Ben Barka) 41 artistes.
Elle est organisée par L'Institut Mehdi Ben Barka-mémoire vivante, La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme, La Ligue Française des Droits de l'Homme, et Mémoire-Vérité-Justice sur les assassinats en France. Philippe Brizon, Président de L'ENTREPÔT et Solange Barberousse (conception et organisation) présentent ainsi : 40 tableaux, sculptures, photographies, 1 composition musicale.
Avec
Naranayam Akkitham, Antoine de Bary, Daphné Bitchatch,Kamal Boullata,
Delphine Bloc, Moustapha Boutadjine, Gil Browaëys, Gérard Cambon,
Abdellatif Derkaoui, Philippe Desloubières, Maria Desmée, Irène Dominguez, Catherine Fourniau, Gerard Fromanger, Marc Garanger, Michelle Goalard,
Jac Guerrier, Réjine Halimi, Tahar Jmyi, Ben-Ami Koller, Gisèle Lacroix,
Béatrice Laloë, Ananias Leki Dago, Michel Madore, Hassan Massoudy,
Olivier O. Olivier, Cécylia Olszewska, Gérard Paris-Clavel, Marc Perez, Julien Perrier, Michel Quarez, Anne-Marie Quemar, Bernard Rancillac,
Denis Rival,Anne de Seynes, Ilio Signor, Ian Sutherland, Pierre Yermia,
Ismail Yildirim, et Didier Debril, composition musicale: MBB 29.10.65.
L'exposition se déroulera du mercredi 7 Février au dimanche 4 Mars 2007, tous les jours sauf le Samedi.
Avec d'autres part, projections-débats du film de Serge Le Péron J'ai vu tuer Ben Barka, les 14, 16, 28 Février à 19h50.
Ainsi qu'une semaine du cinéma marocain du 12 au 18 Février.
(programme sur le site http://www.lentrepot.fr).
Pour ceux que ça intéresse, je mets en ligne Manifeste, l'introduction de cette musique dont la durée totale est 52 minutes.
Techniquement, elle a été réalisée à parir d'Ableton Live 6, le logiciel se prêtant bien à l'expérimentation, aux mélanges et traitements des différentes voix synthétiques, des mixages entres samples et synthétiseurs virtuels ou Hardware. Les voix ont été traitées, trafiquées au niveau de l'enveloppe, de passage dans la ring modulation, avec l'Ems Avs auquel s'ajoutent des effets natifs d'Ableton Live 6. L'Ems Avs est aussi utilisé dans des climats très calmes, très "Ambient Music", apaisé. Avec, toutefois un passage beaucoup plus rude, avec du Noise.
Avec cette exposition, je souhaitais utiliser principalement cette émulation de l'EMS Synthi Aks pour créer la musique. Et honnêtement, l'Avs se révèle comme étant un outil très créatif. Et à mille lieux des beeps de la machine originale. D'ailleurs, sur l'unique clin d'oeil que je me suis autorisé, j'ai essayé le Moog Modular, le MiniMonsta, mais ça n'allait pas. Seul l'Ems Avs m'a donné le son que je souhaitais. Toujours en virtuel, il y a des ensembles de Reaktor 5.
Mais saurez-vous reconnaître le clin d'oeil à l'écoute de l'introduction ?
Sinon, en Hardware, j'ai utilisé l'Evolver, avec Larsen que j'avais réalisé dans un esprit free. Cette improvisation s'est naturellement insérée dans la musique pour l'expo. Il y a aussi deux synthétiseurs Yamaha, un SY99 et un EX5R.
Toujours en virtuel, il y a des ensembles de Reaktor 5 dont un Rick Scott, le xi:S, Xenakis is my Soup. Mais en revanche, j'ai changé la nature des oscillateurs. L’original produit des timbres très typés trombones, chose que j’adore généralement, mais là je souhaitais quelque chose de plus grinçant, de plus énervant voire stressant.
Le problème avec ce type d’exposition « manifeste », où il y a une quarantaine d’artistes, c’est que les contraintes sont nombreuses. De plus, ce n’est pas un concert. Il faut que cela ne lasse pas, que cela soit écoutable par le plus grand nombre… Mais sans se renier.
En regard du sujet, la disparition d’un grand leader politique Marocain, avec enlèvement, la mort et la disparition totale du corps, il n’est pas question de se laisser aller. Avec les voix traitées avec l’Ems Avs, on peut très vite faire sourire. Dans le cadre de cette exposition cela serait inconvenant. Mais en même temps ces contraintes obligent à chercher des solutions, à fouiller au fond de soi-même, à être exigeant. En tout cas, ce fut pour le moins un travail passionnant et qui m’a permis de creuser un peu plus l’aspect du rendu des voix synthétiques. Et ça tombe bien, car je devrais enchaîner maintenant sur une création théâtrale où une partie des voix seront traitées par Mao…